Schoenberg : Moïse et Aaron. Grundheber, Conrad, Cambreling.

Arnold Schoenberg (1874-1951)
Moïse et Aaron, opéra en 3 actes

Franz Grundheber, baryton
Andreas Conrad, ténor
Johanna Winkel, soprano
Katharina Persicke, soprano
Elvira Bill, alto
Nora Petrochenko, alto
Jean-Noel Briend, ténor
Friedemann Röhlig, basse
Andreas Wolf, baryton
EuropaChorAkademie
Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden et Fribourg
Sylvain Cambreling, direction


Format: 2 SACD Hybrid
Release date: 9/6/2014
UGS : 4010276026792 Catégories : ,

30,90

L’opéra Moïse et Aaron fut écrit et composé en 1930-31 par Arnold Schöenberg d’après l’Exode de la Bible (Ancien Testament). Deux actes (un troisième resté inachevé) pour décrire deux frères. Deux personnages de caractère opposé : Moïse, divin à la Wotan, idéaliste, chargé d’une mission divine mais incapable de la transmettre aux hommes. Aaron, humain et pragmatique, dans sa volonté aveugle de guider un peuple désorienté. Reflet d’une période sombre dans l’oeuvre de Schoenberg, qui entrevoit avec inquiétude l’avènement d’un chaos historique et au delà, l’intuition à la fois de l’importance et de la relativité de sa propre création, Moïse et Aaron relève de l’autoportrait critique et tourmenté. S’ensuivra l’exil amer du compositeur aux Etats-Unis. L’écriture de cette œuvre dodécaphonique qui tient autant de l’opéra que du théatre, est basée sur une seule série qui tout au long de la partition évolue et se métamorphose. La structure en est fluide et resserrée (1 heure 50 environ) ; organisée autour de la symbolique du texte religieux et de l’expression des deux voix : le texte parlé (déclamé, chuchoté, crié…etc) par Moïse, symbolisant loi et sagesse, lutte et combat ; le texte chanté par Aaron, ténor opératique à la tessiture très étendue, plus prosaïque. Ajouté à cela, l’importance de la masse chorale (le peuple). Enfin, la grande diversité de l’écriture orchestrale, essentielle dans son rôle de soutien aux différents protagonistes (l’opéra) et dans l’élaboration et la progression du drame (le théatre). Choeur (extraordinaire marée humaine) et orchestre prestigieux (issu de Baden Baden et de Freiburg), solistes émérites (incarnations parfaites de Franz Grundheber en Moïse et de Andreas Conrad en Aaron, tous deux fort bien différenciés) sont tous dirigés d’un bras souverain par Sylvain Cambreling. L’interprétation vise deux objectifs : la compréhension dramatique et l’exaltation de la beauté de la partition. Privilégiant la lisibilité des formes, la couleur, les contrastes et la véracité des climats (la vocation de Moïse, l’orgie du Veau d’or), le chef respecte l’austérité un peu rêche de l’oeuvre et refuse judicieusement tout expressionnisme. La prise de son SACD, fidèle à l’ambition des interprètes, allie mise en espace scénographique et sensualité sonore. (Jérôme Angouillant)

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