Brahms : Sextuors à cordes. The Lindsays.

Les deux Sextuors de Brahms auront connu quantité de versions au disque les transformant en de petites symphonies, ce à quoi s’opposèrent les Lindsays en 2004 dans une gravure demeurée célèbre outre-manche pour le label ASV. Ce ton intime et pourtant farouche, ce jeu où chaque instrument s’entend, la clarté des polyphonies dans l’abondance des timbres et une indifférence justement à tout ce qui voudrait faire sonner ici non pas six solistes, mais un orchestre à cordes redonnent à ces opus une densité expressive hors du commun. C’est plus d’une fois bouleversant, si engagé, si dense, et cela prend tout son temps : le Second Sextuor devient une immense ballade crépusculaire : quarante minutes de musique, pas moins ! Alto a bien fait les choses en revisitant les bandes originales, les éclairant, leur donnant plus d’espace que n’en offrait le CD original, et il faut saluer autant la véhémence expressive des musiciens que la précision de celui qui a restauré cette gravure, Paul Arden-Taylor (Discophilia – Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)