Bruckner : Symphonie n° 9. Norrington.

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n° 9 en ré mineur, WAB 109

Orchestre Symphonique de la Radio de Stuttgart
Roger Norrington, direction


Format: 1 CD
Release date: 13/2/2012
SKU: 4010276024095 Categories: ,

20,90

« Si je meurs avant d’avoir terminé cette neuvième symphonie, ce sera la propre faute du Seigneur s’il reçoit une œuvre inachevée » tels sont les mots du compositeur qui pourraient attester d’une dédicace divine. Juste après l’échec de sa huitième, Bruckner s’identifiant à Beethoven, s’attelle à la composition de son ultime symphonie, luttant cinq années pour extraire de façon définitive le premier mouvement puis terminant son manuscrit au piano. L’orchestration du finale fut réalisée par son disciple Ferdinand Löwe. Depuis le début de son intégrale, Norrington se réfère toujours aux manuscrits originaux, restant le plus possible fidèle à la source : à la personne de Bruckner et aux modes d’ interprétations de l’époque (Knapperbuch, Von Hauseger). Il reprend la version Löwe en respectant le nombre d’instruments, le plan de l’orchestre, le phrasé, l’articulation, évitant les surcharges apportées ultérieurement (l’usage du vibrato). Norrington applique ces données à la lettre. Il refuse de donner dans le religieux ou le spirituel, préférant mettre l’accent sur l’héritage romantique (de Beethoven à Wagner) et substituer aux ambiances d’encens et de cathédrale, les parfums de nature, de fête villageoise, de rires ; à l’orgue de Saint Florian, l’écho du son du violon qui animait les mariages de sa jeunesse. La longue exposition-réexposition suivie de la longue coda autour du ré mineur du premier mouvement, les chromatismes mouvants, les assauts bipolaires du scherzo, les subits silences de l’Adagio et toujours ce déséquilibre apparent et ce flux et reflux continuel. Interpréter Bruckner n’est jamais un long feuve tranquille. Difficulté des changements de registres, il faut savoir garder la barre malgré la tempête (début du scherzo). Norrington dirige le luxueux vaisseau amiral du NSO de Stuttgart avec une maitrise totale pour arriver à bon port (un serein mi majeur). En délaissant tout « Mystérium Tremendum » et toute symbolique métaphysique pesante, sa vision de l’oeuvre n’en est que plus appolinienne. Les masses orchestrales imposantes se sont délitées pour laisser filer les timbres des instruments, la splendeur des couleurs et l’éclat de chaque pupitre. N’empêche nullement les dynamiques d’être extrèmement denses voire oppressantes. Vision expurgée, raffinée, reliant naturellement le compositeur à son outil. Cette symphonie problématique en terme d’unité, défile comme un sublime paysage panoramique et changeant, empreint d’un attachant esprit romantique. Les applaudissements étreints et mesurés qui suivent l’agonie du final en disent long sur le respect du public. Et si avec Norrington et Stuttgart, nous avions là bientôt une intégrale des symphonies exceptionnelle ? (Jérôme Angouillant)

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