Kirill Petrenko dirige Josef Suk : Œuvres orchestrales.

Josef Suk (1874-1935)
Symphonie, op. 27 “Asraël”
Conte d’été, poème symphonique, op. 29
Maturation (Zrání), op. 34
Conte d’une nuit d’hiver, op. 9

Anatoli Konstantinovitch Liadov (1855-1914)
Le lac enchanté, op. 62

Orchestre de l’Opéra Comique de Berlin
Kirill Petrenko, direction


Format: 3 CD
Release date: 1/8/2015
UGS : 0761203500925 Catégories : ,

28,90

Pour l’occasion de la nomination de Kirill Petrenko à la tête du Philharmonique de Berlin (il succède à Simon Rattle en 2018), le label CPO a eu la bonne idée de marquer l’évènement en regroupant ses enregistrements de l’œuvre orchestrale de Josef Suk, captés live par le chef et l’orchestre de l’Opéra de Berlin, dans ce coffret de trois CD. Le premier est consacré à la fameuse symphonie Azraël op.27. Portant le nom de l’ange de la Mort dans certaines traditions religieuses, cette œuvre grandiose en cinq mouvements, (que Tyrell comparaît aux grandes symphonies de Mahler), est placée à l’aune de la désolation. Elle fut composée en 1905 – 1906 par Josek Suk, suite au deuil de son beau-père Antonin Dvorak qui fut pour lui plus qu’un maître, et en qui il rend hommage dans les trois premiers mouvements. Pendant la composition, Suk perdit aussi son épouse et la composition des deux derniers mouvements suivants font de la symphonie un ersatz de requiem. L’ange Azraël accompagne ainsi l’œuvre dans sa totalité comme Virgile et Béatrice guide Dante des affres de l’Enfer et du Purgatoire jusqu’au Paradis. Ainsi dans l’Andante sostenuto inaugural, une cellule primitive va se multiplier en nombreuses métastases motiviques. Dans ces œuvres, Suk n’utilise pas la forme sonate traditionnelle mais une structure arborescente assez libre mais cimentée par des digressions thématiques rompues par de fréquentes réexpositions et un contrepoint chromatique qui peuvent évoquer le danois Carl Nielsen que Richard Strauss. L’irrégularité rythmique de la deuxième partie de la symphonie rend bien compte de l’instabilité thématique et des constantes métamorphoses qui s’opèrent dans l’écriture de la partition. Après les allusions répétées à la mort, l’horizon s’éclaircit enfin dans les deux derniers mouvements Adagio ; le final, paisible est constellé de lumineuses sonorités hymniques. La composition d’ A Summer’s Tale suit de près celle d’Azraël, Surmontant son deuil, Josef Suk comme Antonin Dvorak, trouve une consolation dans la nature et plus précisément dans la saison d’été. C’est un été mystique, ensorcelé par des esprits flottants et des voix lointaines. Magnifique partition luxuriante dont l’inspiration fantastique et la richesse orchestrale rappellent Berlioz. Mêlant son goût pour le fantastique et la nature, Suk se tourne vers Shakespeare pour son ouverture « Conte d’un soir d’hiver ». Préférant le poétique au programmatique, le compositeur tchèque s’y exerce à des développements ludiques tout en respectant une forme sonate assez stricte. Dernière œuvre au programme, le chef d’œuvre de la maturité « The Ripening » (Maturation) synthétise à un degré supérieur la pensée créatrice du compositeur. Kirill Petrenko interprète cette musique « qui focalise la lumière comme un diamant taillé » avec l’enthousiasme du direct, en détaillant la palette harmonique et la plasticité orchestrale, et rigueur (les tempi et la dynamique). Il dirige un orchestre méritant (ce n’est certes pas Le Philarmoniker) capable d’étonnantes prouesses devant un public largement conquis. (Jérôme Angouillant)

0/5 (0 Reviews)

Reviews

There are no reviews yet.

Be the first to review “Kirill Petrenko dirige Josef Suk : Œuvres orchestrales.”

Your email address will not be published. Required fields are marked *