Telemann : Miriways. Volpert, Hofbauer, Gaigg.

Ce titre faussement britannique transpose le nom d’un authentique héros afghan, Mir Wais (1673-1715) qu’évoquait une biographie anonyme en 1722, inspirant à J.-S. Müller un livret sinueux qu’il faut décrypter crayon en main, les éditeurs négligeant toujours le français : Miri-Wais ayant conquis la Perse revient auprès de Samisha (Ida Aldrian, beau contralto) qu’il a abandonnée jadis après lui avoir donné une fille. Il souhaite confier le trône au fils du shah, Saphi, à condition qu’il épouse ladite fille. Pas question : heureux avec Bemira, le garçon préfère son amour à un trône. Murzah, frère de Samisha et le fourbe Zemir rivalisent pour s’arroger les faveurs de la jeune veuve Nisibis, l’un n’hésitant pas à usurper les poèmes ou les nobles exploits de l’autre pour parvenir à ses fins. L’intervention de Samisha permet à Murzah d’épouser Nisibis. Laquelle lui révèle que l’enfant disparue a été élevée dans sa maison. C’est, bien sûr, Bemira… que Saphi accepte d’épouser avec enthousiasme ! Festival de cors virtuoses omniprésents, en union inattendue avec castagnettes, tambours, trompettes et cordes, sans oublier hurlements et toux pour accompagner l’incendie! Le chant s’enroule en vocalises ininterrompues pour les 9 voix (dont celle… du fantôme du quadrisaïeul de Saphi !). Un ensemble étourdissant, mené à vive allure par Michi Gaigg. (Danielle Porte)