On commence dans le charme avec un ensemble mélodieux, bien plus « chantant » qu’on ne l’attendrait d’une inspiration religieuse. Point lyrique, mais joli, frais, déroulé dans une tranquille sérénité où les voix mêlent leurs lignes, entrent et sortent sans qu’un instant de silence vous laisse respirer durant les sept minutes du Dixit Dominus, impitoyablement poursuivi à la fois pour les chanteurs et pour les auditeurs, jusqu’à l’amen… bienvenu. Mais toujours dans le charme d’une jubilation exaltée, déclinée en duos, trios, ensembles dont on ne distingue pas les structures au sein des volutes continuelles. Parfois, la verve s’assagit, pour les méditations attendues de l’Ave maris stella, en canon de voix graves poursuivi de chœurs : un ample bercement dont on ne voudrait et ne voudrait pas sortir. Puis, le Magnificat retrouve les cascades de a harmonisées pour les voix dialoguant avec légèreté, alourdies et alenties soudain par les voix graves avant de s’envoler de nouveau vers les sphères célestes. Ce sont, indissociables comme la musique à laquelle ils redonnent vie, les dix chanteurs et chanteuses de l’étourdissant ensemble Rheinischen Kantorei et de l’orchestre Das Kleine Konzert dirigés de main de maître par Hermann Max. Goût, originalité, élégance, technicité assoluta : un must. (Danielle Porte)
Melani : Vêpres de la Vierge. Max.
Alessandro Melani (1639-1703)
Vêpres de la Vierge
Solistes du Rheinische Kantorei
Das Kleine Konzert
Hermann Max, direction
20,60€
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