Bach : L’œuvre sacré apocryphe. Helbich.

Johann Christoph Altnickol (1720-1759)
Gedenke, Herr, wie es uns gehet, Cantate sacrée pour 4 seul voix, chœur, flûte, cordes & continuo

Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Gott der Hoffnung erfulle Euch, Cantate sacrée pour chœur, 2 hautbois, 2 cornets à pistons, 2 cors, tympans, str
Siehe, es hat uberwunden (I), Cantate sacrée pour chœur, orchestre & continuo (attribuée à J.S. Bach)

Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate n° 220, Lobt ihn mit Herz und Munde (anonyme, pas J.S Bach), BWV 220
Cantate n° 221, Wer sucht die Pracht, wer wunscht den Glanz (anonyme), BWV 221
Uns ist ein Kind geboren, BWV 142
Das ist je gewisslich wahr, BWV 141
Denn du wirst meine Seele nicht en der Hollo lassen, BWV 15
Ich weiss dass mein Erloser lebt , BWV 160
Passion selon St Luc, BWV 246
Jauchzet dem Herrn, alle Welt, BWV 160
Unser Wandel ist im Himmel, BWV 165
Nun danket alle Gott, BWV 164
Ich lasse dich nicht, BWV 159
Merk auf, mein Herz und sieh dorthin, BWV 163
Lob und Ehre und Weisheit, BWV 162
Messes BWV 167, 24
Magnificat BWV 30
Sanctus BWV 237, 239, 240
Cantate BWV 150

Johann Ernst Bach (1722-1777)
Mein Odem ist schwach, Cantate sacrée pour 2 seul voix, chœur, corde & continuo (anciennement BWV 222)

Anonyme
Missa en do majeur

Melchior Hoffman (?1679-1715)
Allemand Magnificat en la mineur

Francesco Durante (1684-1755)
Missa en do mineur

Dorothee Mields, soprano
Henning Voss, contreténor
Ralf Grobe, basse
Henning Kaiser, ténor
Harry Van Berne, ténor
Marcus Sandmann, basse
Christiane Iven, alto
Stephan Schreckenberger, basse
Rufus Müller, ténor
Mona Spägele, soprano
Johanna Koslowsky, soprano
Philip Langshaw
Harry Geraerts, ténor
Alsfeld Vocal Ensemble
I Febiarmonici
Bremen Baroque Orchestra
Gesualdo Consort Amsterdam
Hannoversche Hofkapelle
Steintor Barock Bremen
Wolfgang Helbich, direction


Format: 8 CD
Release date: 1/1/2014
UGS : 0761203787821 Catégories : ,

76,90

A l’occasion (funeste et désolante) du décès subit de Wolfgang Herbich, CPO le label d’Osnabrück, a décidé de compiler dans un coffret les cinq CD de la musique apocryphe de Bach qu’il a enregistré depuis le début des années 2000 jusqu’en 2012. Herbich a fondé l’ensemble Asfeld avec lequel il a beaucoup enregistré pour le label CPO puis dirigé le choeur de Brême. On trouve dans ce beau coffret (qui restitue les CD originaux) principalement des cantates, quelques messes, deux magnificat et une passion (selon saint Luc). Tout au long de ces disques dont le contenu est suffisament varié, l’écoute est toujours captive tant l’interprétation qu’en fait Herbich, les différents ensemble (le Gesulado Consort, I Febiarmonici, l’Asfeleder Vokalensemble, l’Hannoversche Hofkapelle) qu’il dirige et ses solistes, est passionnante. Même si la musique des contemporains de Bach paraît terne et compassée en regard de l’oeuvre de Bach, chaque œuvre scrutée par Wolfgang Herbich est prétexte à une lecture fouillée qui en fait ressortir la singularité. Il s’agit de découvrir des musiciens qui s’agréént à la figure tutélaire de Jean Sébastien, en expliquent le contexte, en détourent l’aura. Bach avait l’habitude de recopier nombres d’oeuvres de ses élèves et contemporains. Quelques unes ont trouvé aujourd’hui des auteurs distinct (Telemann, Kuhnau) ou rattachés à la famille Bach (Johann Ludwig, Johann Ernst). La Saint Luc est une version light de la passion, composée sans doute par un contemporain de Bach, (Johann Melchior Molter?). Certains musicologues y ont vu un pastiche : effectifs réduits, l’accent est mis sur les récitatifs, l’articulation et la narration, les airs sont peu développés. Le drame et l’emphase sont remplacés par la simplicité et la dévotion : l’histoire de Jésus, richement illustrée, prime grâce à des chanteurs diserts et fiables. Helbich dirige avec méticulosité, instruit la partition et puise l’émotion dans les chorals. Les autres volumes proposent des pièces (messes, magnificats) qui conservent les caractéristiques stylistiques propres au 17ème siècle, mélodies brèves des arias, Kyrie à peine posés et fugues embryonnaires, mais aussi des pages plus ambitieuses dotées d’une instrumentation colorée et d’une diversité de formes musicales que le cantor aurait pu signer telles les cantates du volume II. Le Magnificat Anh 21 qui mêle syle français et italien, doit beaucoup à la voix miel et citron de Dorothée Mields. La Messe Anh 26 est une fort belle composition de Francesco Durante, modulations audacieuses et invention instrumentale que n’auraient pas renié Bach. Herbich nous restitue la tendresse et la joie de la BWV142 annonçant la venue du Christ. La BWV 15 est de la main de Johann Ludwig Bach : caractère obsédant et répétitif du choral « Weil du vom Tod Erstanden bist » repris aux cuivres et timbales. La BWV 160 pour ténor et continuo aujourd’hui attribuée à Telemann se réfère aux recueils de cantates « Harmonische Gottesdienst ». Les cantates BWV 212-222 sont parvenues sous forme de copies inachevées. Deux d’entre elles sont de la main de Telemann (218 et 219) et la 222 est une composition de Johann Ernst. L’accompagnement instrumental est toujours un continuo de soutien destiné à mettre en valeur la voix. Quelques arias avec flûte hautbois ou basson. Un écriture sobre, plutôt homophonique. Une recherche de figuralisme et de virtuosité vocale chez Telemann (airs de la 218). Seul l’Asfelder Vokalensemble est convié au programme de motets 159-165. Si le « Jauchzet dem hern » et le « Ich lasse dich nicht » ont longtemps été attribués à Bach, on découvre dans ce disque d’autres véritables chefs d’oeuvres. Le motet de l’élève Johann Christoph Altnickol montre une maitrise de la polyphonie associée à un sens du texte qui font d’un simple motif de choral une construction complexe. On retrouve cette sophistication du langage (déplacements chromatiques, harmonie instable, utilisation de parallèles en tierce et en sixtes) dans le motet « Lob und Ehre » d’un autre élève de Saint Thomas, Georg Gottfried Wagner. L’intégrité de l’interprétation est partout remarquable, Herbich dirige son monde avec la passion de l’artisan, communique son enthousiasme. Orchestres, choeurs et chanteurs sont réunis dans une même mission : transmettre le sens et l’émotion de cette musique, la partager avec l’auditeur comme si tous étaient réunis dans une basilique d’Allemagne du nord, au moment de la messe, la neige au dehors, les vitraux baignant d’une lueur jaunâtre la communauté des fidèles. Une somme de référence qui rejoint celle des œuvres aporcyphes pour clavier enregistrées jadis par une claveciniste polonaise et hélas non rééditée depuis. Pensée à Wolfgang Herbich. Merci à CPO. Amen ou plutôt Alleluia ! (Jérôme Angouillant)

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