Emilie Mayer : Trios pour piano. Trio Vivente.

Remercions le label allemand CPO pour défricher régulièrement et de façon quasi exhaustive des territoires vierges et des répertoires méconnus. Parmi ces noms passés à la trappe de l’histoire de la musique, une femme: Emilie Mayer, compositrice allemande (1812-1883). Elève de Carl Loewe, elle se forme à la composition à travers la symphonie classique (Haydn, Mozart, Beethoven) avant de trouver son propre langage musical fortement imprégné de romantisme germanique. Sa carrière se fera essentiellement à Berlin, Vienne et Munich. On décèle effectivement comme chez ses consœurs Fanny Hensel, Luise Adolpha le Beau ou même Louise Farrenc l’influence de Brahms et de Schumann voire de Mendelssohn dans ces mouvements virtuoses et lyriques, d’une ferveur et d’une énergie incontestables. Les idées musicales dans les imposants trios se renouvellent assez peu et le discours s’essouffle malgré (Et peut-être à cause de…) la prééminence de la forme sonate et l’écriture virtuose. En revanche le Nocturne plus introverti émeut par sa fluidité et sa texture moirée. Le jeune trio féminin Vivente s’impose par l’engagement, la souplesse de jeu de chacun de ses éléments. (Jérôme Angouillant)