America. Copland, Reich, Cage, Bernstein… : Œuvres chorales. Creed.

Aaron Copland (1900-1990)
Quatre Motets

Help Us, O Lord
Thou, O Jeovah, Abideth Forever
Have Mercy on Us, My Lord
Sing Ye Praises to Our King

Steve Reich (1936-)
Proverb

John Cage (1912-1992)
Five (Women Choir)

Morton Fledman (1926-1987)
The Rothko Chapel

Leonard Bernstein (1918-1990)
Missa Brevis

Samuel Barber (1910-1981)
A Stopwatch and an Ordonance Map

Andra Darzins, alto
Markus Strange, célesta
Franz Bach, percussion
Ensemble vocal de la radio de Stuttgart
Marcus Creed, direction


Format: 1 CD
Release date: 10/3/2014
UGS : 4010276026044 Catégories : ,

20,90

Ce nouveau disque d’oeuvres chorales du Vokalensemble de Stuttgart et de son chef Marcus Creed présente, sous la bannière étoilée, une compilation d’oeuvres de six compositeurs américains contemporains. Les quatre motets d’Aaron Copland sont de courtes pièces de jeunesse écrites à Paris dans la classe de Nadia Boulanger. Basées sur des mélodies simples et influencées par Moussorgsky et preuve d’un beau savoir faire, elles ont été reniées plus tard par le compositeur parce qu’impersonnelles. Le « Proverb » de steve reich, cite (bigre!) un aphorisme de Wittgenstein: « How small a thought it takes to fill a whole life ». Cette page dédicacée à Paul Hillier, démarre sur une imitation de Pérotin par une basse austère puis embraye avec synthétiseur et vibraphone dans le plus pur style répétitif pour aboutir à une pièce longuette et improbable (cocktail de Glass et de Pärt mixée par un DJ dépressif) dont on ne comprend guère la cohésion et la pertinence. Le « Five », œuvre émouvante et tardive de john Cage, nous entraine en cinq minutes exactement de voix blanches, posées de façon indéterminées et doucement réverbérées dans un espace de silence ; à la Rothko Chapel de Morton Feldman plat de résistance du programme, composée en 1971 en résonance avec l’architecture dédiée au peintre d’origine russe Mark Rothko, créateur de vastes nappes colorées qui se dissolvent dans leur support et leur environnement. Elle se développe en plusieurs phases où voix et instruments interviennent scrupuleusement à intervalles irréguliers, introduction déclamative à l’alto, discret souffle du choeur et tintements de cloches bouddhistes, intermezzo du soprano et final d’un lyrisme mesuré ; le tout en 26 minutes provocant un effet dramatique aussi intense que peu spectaculaire, quasi identique à la vision scrutatoire des tableaux du peintre. Pièce méditative ou le silence joue un rôle quasi identique au son, où le vide éclaire le plein, et l’ombre la lumière. Problématique chères à Rothko, à Tanizaki, à l’architecture du lieu et aux principes de composition de Feldman. La Missa Brevis de Léonard Bernstein, sa seule oeuvre pour choeur à cappella qui date des dernières années de sa vie, est en fait un arrangement d’une oeuvre de jeunesse « The lark » curieusement consacrée à Jeanne d’Arc Chaque mouvement est un concentré du style de Bernstein, le très dansant « Dona nobis pacem » évoquant même West Side Story. « A stopwatch and an ordonance map » de Samuel Barber est tirée d’un poème de Stephen Spender qui décrit la mort d’un soldat durant la guerre d’espagne. Marche et déploration rythmés par les battements implacables des tambours, le choeur à l’antique personnifiant cette marche vers l’ultime étape, comme dans une tragédie grecque. Fort belle musique, humble et profonde. Interprétation juste et véritablement incarnée (dans les œuvres significatives) du choeur de Stuttgart et de Marcus Creed, excellents découvreur d’un répertoire choral toujours à défricher. (Jérôme Angouillant)

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