En 1959, le concert d’ouverture du festival de Schwetzingen célébrait le 150ème anniversaire de la mort de Joseph Haydn. Au programme : Les Saisons. Schwetzingen, son château, son parc, son cadre naturel était tout a fait adapté à cet événement. L’oratorio de Haydn, tirée d’un poème pastoral anglais de James Thomson, adapté par le fidèle Von Swieten, inventorie les saisons, chacune précédée d’un prélude orchestral descriptif et suivi de récitatifs, choeurs et airs. Langage superbement classique mais qui fleure bon un préromantisme tendre et bucolique. La baguette de Hans Müller Kray est vive, habitée et l’ensemble de l’oeuvre est finement mené ; choeurs rutilants (final du printemps) décor soigné (premiers numéros de l’été) mais orchestre et chef servent surtout d’écrin aux voix des trois solistes, dont deux stars de l’époque. Agnès Giebel, même si elle boudait la scène, était réputée pour sa voix douce, claire et galbée (idéale dans les cantates de Bach). Fritz Wunderlich : le modèle du ténor lyrique. Timbre magnifique à l’expression intense et pénétrante. Sa prestation unique (son seul enregistrement de l’oeuvre) est de nature presque schubertienne. Jubilation de l’incarnation, secrète mélancolie. Kieth Engen (que l’on a aussi connu dans Bach avec Karl Richter) enfin ne démérite pas. Sa voix a le caractère et l’autorité nécessaires pour rivaliser avec ses partenaires dans les duos et trios. (Jérôme Angouillant)
Haydn : Die Jahreszeiten. Giebel, Engen, Wunderlich, Müller-Kray (1959)
Joseph Haydn (1732-1809)
Die Jahreszeiten (Les Saisons)
Agnes Giebel (soprano)
Keith Engen (voix)
Fritz Wunderlich (ténor)
Orchestre Symphonique de la Radio de Stuttgart
Hans Müller-Kray, direction
20,90€
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