Haydn J.M. : Intégrale des concertos pour vents, vol. 2. Brunner.

Comment disait-on easy listening à la cour de Salzbourg vers 1770 ? Le patchwork de petites œuvres (courts concertos ou mouvements de sérénades) présenté ici fait percevoir le contexte musical qui n’allait pas tarder à faire enrager le jeune Mozart : marches harmoniques réduites à un minimum qu’on devine contractuel sinon syndical, tutti unisono d’où rien ne dépasse, références stylistiques un rien poussiéreuses… prière de ne pas déranger, mon cher Haydn ! Sur cette trame sans génie, les solistes devaient s’en donner à cœur joie dans un équivalent instrumental des aria di baule vocaux, dessinant des personnages tour à tour tendres, bravaches ou truculents (le cor pétomane du concertino en Ré, impayable !). Salzburger Hofmusik et ses solistes jouent le jeu avec une honnêteté attentionnée et malgré quelques approximations extirpent de cet univers conventionnel des moments étonnants (l’adagio rêveur du concertino pour cor, les roucoulades pachydermiques entre cor et trombone de la sérénade MH86).Dans la lignée du volume 1, un disque pour se détendre qui devrait intéresser plus que les amoureux de vents solistes et les inconditionnels de Michael Haydn. (Olivier Eterradossi)