Suites et ouvertures pour la radio de Schreker, Braunfels, Toch, Künneke, Butting.

Franz Schreker (1878-1934)
Petite suite pour orchestre de chambre

Ernst Toch (1887-1964)
Bunte Suite, op. 48

Eduard Künneke (1885-1953)
Tänzerische Suite op. 26, Concerto grosso pourorchestre de jazz et grand orchestre

Mischa Spoliansky (1898-1985)
Charleston Caprice

Max Butting (1888-1976)
Sinfonietta mit Banjo, op. 37
Heitere Suite op. 38

Walter Braunfels (1882-1954)
Divertimento orchestre de radio

Orchester der Staatsoperette Dresden
Ernst Theis, direction


Format: 2 CD
Release date: 1/11/2014
UGS : 0761203783823 Catégories : ,

35,90

Un coffret tout à fait réjouissant qui ne pouvait venir que du label CPO, grand pourvoyeur de surprises. Il s’agit d’un programme d’édition de musiques composées pour la radio à l’époque de la république de Weimar, par quelques compositeurs triés sur le volet. Parmi ceux-ci quelque noms nous sont plus familiers : Franz Schreker, Ernst Toch, Walter Braunfels. Les autres sont restés des acteurs de l’époque et n’ont pas émergé : Max Butting dirigeait un studio « d’interprétation et d’expérimentation radiophonique ». Compositeur officiel plutôt académique, il prit largement part dans le projet de radiodiffusion. Mischa Spoliansky, issu de l’immigration russe, pianiste de cabaret, composait des chansons pour des revues de music hall. Enfin, Eduard Kunneke était un célèbre compositeur d’opérette. L’enjeu du projet était de taille : l’invention de la diffusion en direct de la musique permettrait aux gens d’écouter des concerts, de profiter de la culture et de se divertir en cette période sombre. Cette innovation technologique (qui comprenait aussi la prise de son et le matériel d’enregistrement) n’allait pas sans contraintes pour les compositeurs et des règles furent imposées : vivacité, clarté, brieveté. Ce, afin d’assurer la bonne transmission par le micro des timbres des instruments (certaines tessitures trop basses ou trop élevées étaient proscrites), avec l’objectif que l’intégralité de la musique soit intelligible pour l’auditeur en bout de phase devant son appareil radio. Quant au style de musique, il est représentatif du contexte de l’époque. Il oscille entre le sérieux et le populaire, le bon et le mauvais goût, la salle de concert et la rue, le symphonique et l’avant-garde. Kurt Weill, même s’il est absent du coffret, est par défaut prégnant et revient souvent nous titiller les oreilles. Comme les musiciens sus-nommés sont de grands professionnels, l’orchestration est toujours soignée, voire recherchée. Les deux amusants Charleston Caprice de Spoliansky restent au niveau de l’anecdote. Künneke est l’auteur d’un solide concerto grosso dans la lignée d’Hindemith composé d’une suite de danses : un foxtrot (impérieux), un charleston (excité), un blues (atypique) et une valse (forcément langoureuse). Hindemith est aussi dans la mire de la Sinfonietta de Max Butting, mais l’inspiration prend ici de la hauteur (splendide Adagio). On retrouve les mêmes qualités : élégance de la petite harmonie et ciselure des timbres, dans les mouvements vifs de la Heitere Suite. Walter Braunfels joue le jeu avec une belle concision avec cinq fresques symphoniques en format miniature. Là aussi du bel ouvrage, étayé, lustré, poli, tout comme les deux Suites de Franz Schreker et du plus rare Ernst Toch d’une belle variété de climats. Ernst Theis (qui a lui-même conçu le projet) à la tête de son orchestre du Staatsoperette de Dresde est le meilleur guide qui soit pour nous faire apprécier ces œuvres, pour la plupart inédites au disque. (Jérôme Angouillant)

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