Karl Goldmark : La Reine de Saba, opéra. Hebelkova, Thammathi, Mihelic, Szemeredy, Bollon.

On connaît Goldmark pour son concerto pour violon et sa musique de chambre. Or, il aura aussi composé six opéras dont, le premier, « La Reine de Saba », créé en 1875, le rendit célèbre. Un grand opéra romantique typique, de plus de trois heures, avec force ballets exquis, grands airs et de très émouvants duos. Dans le seulement deuxième enregistrement de cette oeuvre, figurent principalement de jeunes chanteurs d’Europe Centrale quasi-inconnus. Les deux principaux rôles secondaires de Salomon et Sulamith sont fort bien tenus par une basse-baryton imposante (Karoly Szemeredy) et la soprane légère (et ingénue) Irma Mihelic. Les rôles principaux appellent des remarques. D’abord pour Assad, tenu par le ténor Nuttaporn Thammati au timbre et phrasé superbes mais manquant de puissance et parfois limite dans le haut du spectre. La mezzo Katerina Hebelkova démontre une technique sans faille mais manque de ce grain de voix qui ferait d’elle une séductrice manipulatrice totalement crédible. Le chef, Fabrice Bollon, dirige avec conviction un orchestre aux vents parfois un peu légers. (Thierry Jacques Collet)