C.P.E. Bach : Concertos pour piano, vol. 3. Rische, Klaas, Mehling.

Cet enregistrement, comme les deux précédents de la même série, s’adresse à ceux qui sont allergiques aux instruments d’époque, qui considèrent le piano moderne comme le véhicule universel de toute musique, et qui aiment leur baroque repeint à la sauce 20ème siècle. L’utilisation d’un piano moderne dans ce disque semble tellement (pour les interprètes et l’éditeur) aller de soi que l’impasse est totalement faite sur les raisons de ce choix, à priori discutable après plusieurs interprétations de ces concertos au clavecin, pianoforte, ou piano à tangentes, comme dans l’intégrale exemplaire de Miklos Spanyi chez BIS. Qu’on ne s’y trompe pas, Michael Rische est un excellent pianiste, et le Kammersymphonie Leipzig (sur instruments modernes bien-sûr), un excellent orchestre. Mais les citations du concerto en sol de Ravel (1931) et du double concerto de Carter (1957) par le soliste dans le commentaire qu’il a rédigé disent assez dans quel univers musical il se situe…..et emmène ces trois concertos de C.P.E. BACH. Outre les problèmes d’équilibre sonore avec l’orchestre et de lisibilité de la (des) partie(s) de piano(s)dans de nombreux passages, nous voilà entraînés dans un univers surréaliste néo-classique qui évoque Poulenc….Pour amateurs de caprices d’artistes nombrilistes et de voyages spacio temporels… (Jean-Michel Babin-Goasdoué)