C.P.E. Bach : Concertos pour hautbois. Il Fondamento, Dombrecht.

Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
Concerto pour hautbois, cordes et basse continue en mi bémol majeur, Wq 165
Sinfonia pour cordes et basse continue en mi mineur, Wq 177
Concerto pour hautbois, cordes et basse continue en si bémol majeur, Wq 164

Paul Dombrecht, hautbois
Il Fondamento
Paul Dombrecht, direction


Format: 1 CD Digipack
Release date: 1/2/2012
Barcode: 5425004849823 Categories: ,

20,90

Est-ce à sa nature tempérée, éloignant toute velléité de violence ou d’impétuosité, que le hautbois doit sa place restreinte dans la production d’un compositeur porté sur les contrastes et le jeu tensions/résolutions ? Le caractère tourmenté de la musique de Carl Philipp Emanuel Bach ne pouvait que le conduire à dépasser deux conventions spécifiques de l’instrument susceptibles de conditionner le jaillissement de l’expressivité : le ton pastoral et le souci du cantabile. Composés en 1765, une vingtaine d’années avant l’affirmation du classicisme viennois, ses deux seuls concertos pour hautbois présentent, non pas encore la synthèse, mais la cohabitation harmonieuse de caractéristiques de langages opposés. A la belle courbe mélodique et l’élégance du style galant, répond l’intensité du développement. Moment névralgique, cœur du mouvement, c’est ici que convergent le savant, modulations et harmonies recherchées, et l’instinctif, zones d’ombre révélées par la dramatisation du discours. Ces éléments propres au Sturm und Drang se retrouvent dans la plupart des concertos précédents. Certains en accentuaient violemment les traits, avec clavecin, flûte ou violoncelle autant complices que solistes. La maturité dans le nouvel équilibre atteint n’est certainement pas sans relation avec les limites d’un instrument qui ne se prête pas aux excès. En rupture avec les concertos pour clavecin de 1763, les concertos pour hautbois sont plus élégiaques que dramatiques et plus nostalgiques que combatifs. Reflètent-ils, par négation dans l’acte même de s’en rêver absent, l’atmosphère morose de la cour de Frédéric II après la Guerre de sept ans ? Deux ans plus tard, la mort de Telemann, libérant le poste qu’il occupait depuis 1723 à Hambourg, rendra possible l’éloignement définitif. Ayant en commun un phrasé précis, très étudié dans sa respiration (crescendos, progressions ou contrastes entre le lié et l’incisif), soliste et orchestre évoquent l’absence progressive et involontaire. Doux jusque dans la plainte, le hautbois de Dombrecht reste fidèle à l’esprit du compositeur qui recommandait la sobriété dans l’ornementation de la ligne mélodique. Méditations puissantes que seule la solitude permet, les mouvements lents des deux derniers concertos écrits à Berlin font entendre l’expression bouleversante de l’œuvre du temps. L’impuissance des mouvements conclusifs à en dissiper la mélancolie est ici parfaitement audible. Niant la fonction habituelle de l’intermède, la symphonie en mi mineur, antérieure de presque dix ans, enrichit l’enregistrement d’un contraste significatif. Exécutée avec tout le sens dramatique requis, elle occasionne un regard rétrospectif sur l’aspiration à l’absolu encore juvénile dans son ardeur. (Pascal Edeline)

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