Françaix, Mozart, Podkowa : Concertos pour clarinette et orchestre. Licznerski, Bywalec.

Régulièrement au programme des concours internationaux mais malheureusement très peu donné en concert et au disque, le concerto pour clarinette de Jean Françaix (1968) est une merveille de virtuosité, d’élégance et d’humour. Autant de qualités que possède Roman Licznerski, clarinettiste polonais qui partage sa vie, au plus haut niveau, entre le monde de la musique et celui de la finance. Le Sinfonietta Cracovia est en parfaite osmose avec le soliste et défend avec truculence (flûte mutine, basson goguenard) cette musique si typiquement française dans laquelle l’esprit de Francis Poulenc n’est jamais très loin. Un régal ! Nous retrouvons les mêmes qualités de l’orchestre et du soliste (fluidité, brillance, sens du rythme) dans Orexis (2013), agréable composition de Marek Podkowa qui hésite entre minimalisme (John Adams) et musique de films hollywoodiens. Le concerto de Mozart (un chef d’œuvre absolu de 1791), pâtit hélas d’un couplage délicat et paraît bien trop sage après les espiègleries de Jean Françaix. Le choix de la clarinette moderne au lieu de la clarinette de basset nous prive hélas des notes graves ensorceleuses de l’instrument. Dommage ! (Guy Allio)