Max Reger : Intégrale des cantates chorales. Schönheit, Elster, Meyer.

Dès son enfance, le musicien allemand Max Reger eut une éducation catholique (et protestante). Ses quelques œuvres religieuses et surtout son corpus pour orgue puisent à cette source. Ces cinq cantates composées par Reger à la fin de sa vie, ont été largement inspiré par les notes du professeur Friedrich Spitta, son professeur de théologie. Le compositeur reprend à son compte des textes de différentes sources (Hymnes et stances tirées de périodiques protestants) toujours sur les conseils de Spitta. En plus de l’orgue, inévitable ; Reger ajoute au chœur et aux trois solistes, un soutien instrumental varié : une contrebasse, un hautbois et quatre cordes. A la manière de ses œuvres pour orgue, Reger part de la mélodie du choral (luthérien) pour l’étirer dans d’infinies variations (certes moins alambiquées que dans les fantaisies pour orgue). Il bâtit une complexe architecture polyphonique servie par un chœur compartimenté en pupitres (dont un chœur d’enfants) ; et ponctuée (car il s’agit bien de cantates) par des passages récitatifs et l’intervention de solistes et du chœur qui reprennent la mélodie à volonté. La présence du hautbois (O Haupt voll Blut und Wunden) et des cordes (Von Himmel hoch, da komm ich her) aux côtés de la voix évoquent évidemment les airs accompagnés des cantates de Bach, influence ici pleinement assumée. Par contre, nous avons ici un seul soliste (soprano, alto ou ténor) par cantate. Interprétation plutôt intimiste et touchante du chœur du Gewandhaus de Leipzig. Musique à fonction liturgique, d’apparence simple (vocalement facile) mais qui cache bien son jeu (la subtilité de l’accompagnement instrumental). (Jérôme Angouillant)