Frescobaldi : L’intégrale des Ricercars. Tamminga.

Frescobaldi né à Ferrare en I583 fut élève de Luzzaschi, madrigaliste de renom, puis occupa la charge d’organiste à Saint Pierre de Rome jusqu’à sa mort en 1643. Il publie nombre de recueils pour clavier, notamment des toccatas et des ricercari dont dix sont enregistrés dans ce disque suivis de quelques capriccio et canzone. Les ricercari sont des pièces d’improvisation libre (du français recherche) sur un modèle de type fugué, essentiellement contrapuntique. Les canzonas sont des mélodies avec variations. L’inspiration y est surtout de tradition vénitienne (Gabrielli, Merulo) ou napolitaine (De Macque, Trabacci). Quelques pièces rappellent le ground anglais (Bull, Gibbons), l’aria detto balletto, la manière de Sweelinck. Liuwe Tamminga joue sur deux orgues de la basilique San Petronio de Bologne, le Malamini et le fameux Lorenzo Da Prato, déjà entendus sur de précédents enregistrements (Gabrielli, Cavazzoni entre autres). Ce disque commence par la seule toccata du programme, la sesta (Tamminga en restitue toute la noblesse grâce à un jeu soyeux et nuancé), et se clôt par une sonnerie un pezzo in organo exécutée par des sonneurs sur les quatre cloches de la basilique. Roboratif, après cette compilation de pièces interprétées avec une maîtrise du discours et un doigté suffisament varié (« Le jeu doit être parfois lent, parfois rapide et même suspendu » notait Frescobaldi) par un expert du répertoire italien de l’époque. Déplorons une registration restreinte et répétitive (non précisée dans la notice) qui rend l’écoute dans la globalité un peu fastidieuse. (Jérôme Angouillant)