Une proposition en aucun cas due au hasard : Schubert ne dédaignait pas d’emporter sa guitare lorsqu’il partait en ballade avec ses amis dans la forêt viennoise. Les sonorités cristallines de l’instrument devraient bien convenir aux thèmes aquatiques qui irriguent le cycle ? Selon le livret, les deux guitares produisent un son proche… du pianoforte ! Alors à quoi bon ? Et comment réussir les équilibres entre deux instruments à cordes pincées et un baryton ? Une voix de tenor aurait été plus en situation, l’œuvre étant expressément écrite pour cette tessiture. A priori vite démentis par l’écoute. Les guitares procurent un supplément de tonus et de fraîcheur aux Lieder les plus allants, installent une intimité qui sied bien aux confidences de “”Der Neugierige”” et de “”Morgengruss””, et nous valent des instants de pure beauté plastique (l’introduction de Pause !). Matthias Helm enlaidit par moments son timbre beurre et miel par une émission un peu nasale. Son legato est somptueux mais le chanteur semble dépourvu de mezza-voce. Ce mezzo-forte quasi permanent peut fatiguer à la longue, d’autant que la prise de son surexpose la voix au détriment des guitares. Malgré ces réserves, le charme opère. (Olivier Gutierrez)
Schubert : La belle meunière (arr. voix et 2 guitares). Helm, Duo Hasard.
Franz Schubert (1797-1828)
La belle meunière (Die schöne Müllerin), D795, op. 25 (arr. pour voix et duo de guitares)
Matthias Helm, baryton
Duo Hasard
Stephan Buchegger, guitare
Guntram Zauner, guitare
Guntram Zauner, guitare
19,90€
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