Mozart : Concertos pour piano n° 21 et 27. Vogt, Järvi.

Célèbres chefs-d’œuvre, ces deux concertos pour piano illustrent parfaitement le génie mélodique, la maîtrise orchestrale et la profondeur d’inspiration de Mozart. En ut majeur, le vingt-et-unième concerto se distingue par son caractère puissant, calme et serein, tandis que le vingt-septième et dernier opus de la série est de nature nettement plus réservée, intime et nostalgique, presque “chambriste”. Paavo Järvi, l’orchestre symphonique de la radio de Francfort et Lars Vogt nous offrent une lecture rigoureuse, sans affèterie et surtout fidèle aux climax de ces deux partitions. Précis, lumineux et chantant, le pianiste (qui joue ses propres cadences dans le concerto en ut) est accompagné par un ensemble symphonique qu’on pourra trouver un peu froid mais dont la pâte orchestrale sait aussi se faire légère, permettant de goûter de nombreux détails instrumentaux, notamment la présence des vents dont les bois, verts et acidulés, viennent subtilement colorer et rehausser les dialogues avec le soliste. Idéalement captée (le piano sonne admirablement), respectant les indications de tempo (qui évitent au fameux andante du concerto en ut d’être travesti en adagio), Vogt et Järvi signent une version d’une grande musicalité, élégante, pudique et racée où l’émotion, bien qu’un peu retenue, affleure souvent. (Alexis Brodsky)